Au commencement était la Voix
et la Voix résonnait dans le Compositeur,
et la Voix était le Compositeur.
Tout fut par elle
et rien de ce qui fut ne fut sans elle.
Elle était la mélodie
et la mélodie était l’harmonie des notes,
et l’harmonie resplendit dans le tintamarre,
et le tintamarre ne l’a pas saisie.
Il y eut un chantre envoyé du Compositeur,
son nom était Grâce.
Il vint en témoin
pour rendre témoignage à l’harmonie
afin que tous chantent par lui.
Il n’était pas l’harmonie
mais il devait rendre témoignage.
La Voix était la véritable harmonie
qui, en venant dans la partition,
illumine toute note.
Elle était dans la partition,
et la partition fut par elle,
et la partition l’a altérée.
Elle est venue sur sa propre portée,
et ses notes l’ont altérée.
Mais à celles qui l’ont perçue,
à celles qui l’on écoutée,
elle a donné le pouvoir
de devenir les chœurs célestes du Compositeur.
Et la Voix s’est faite chant,
et elle a psalmodié parmi nous,
et nous avons vu sa clé que,
Voix unique pleine de grâce et de profondeur,
elle tient du Maître.
Le chantre lui rend témoignage et déclame :
« Voici celle dont j’ai dit
après moi vient une note
qui m’a devancé,
parce que avant moi
elle résonnait ».
De sa plénitude, tous,
nous avons reçu et grâce sur grâce.
Si la mesure fut donnée par le chef,
le rythme et les variations sont venus par le Musicien.
Personne n’a jamais joué le Compositeur ;
Le Compositeur, la Voix qui est dans le sein du Maître,
nous l’a dévoilé.
Bruneau Joussellin
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